« Pourquoi il faut voter contre la reprise de la gestion du Cirque Royal par Brussels Expo lundi prochain ! »

 Communiqué de presse de Joëlle Milquet,

Chef de file du cdH de la Ville de Bruxelles

 

« Pourquoi il faut voter contre la reprise de la gestion du Cirque Royal par Brussels Expo lundi prochain ! »

 

Lundi, le Conseil communal de la Ville de Bruxelles devra se prononcer sur le choix du Collège d’attribuer une concession d’exploitation de 27 ans à Brussels Expo au détriment du projet déposé par le Botanique.

 

Apparemment, Brussels Expo est tellement sûr de l’issue du vote qu’il n’a même pas eu la décence d’attendre la décision officielle du Conseil pour présenter à la presse son projet, ce qui constitue une gifle arrogante et inadmissible au fonctionnement démocratique et au rôle des conseillers communaux qui représentent la population. Cette attitude démontre le sentiment d’impérialisme culturel exprimé par Brussels Expo qui programme et gère le Palais 12, la Madeleine et les expositions « culturelles » au Heysel.

 

C’est en raison de cet impérialisme purement public dans le secteur culturel réservé normalement aux vrais acteurs du monde artistique et du mépris profond démontré à l’égard de l’acteur clé de la scène musicale francophone « le Botanique » qu’il faut s’opposer lundi à la décision prise par le Collège.

 

En effet :

 

· Il est tout d’abord malsain et contre-nature qu’un pouvoir public confonde les rôles et veuille s’improviser lui-même comme acteur artistique au détriment de ceux qui le sont vraiment et qui ont fait leurs preuves. Autant un pouvoir public doit soutenir et subventionner une offre culturelle libre et innovante, autant ce n’est pas à lui de dicter publiquement l’offre culturelle qui doit appartenir exclusivement au secteur artistique lui-même. On se croirait revenu au collectivisme du début du siècle dernier…

· Le Botanique est le fleuron de la scène musicale rock de la Communauté Wallonie-Bruxelles, reconnu internationalement comme un acteur de grand renom apprécié de tous, qui produit 600 groupes par an et 250 concerts (400 avec le Cirque Royal qui développe quant à lui 180 jours minimum d’occupation par an). Le choix de la Ville de Bruxelles est un coup de poignard non seulement dans le dos d’un acteur culturel dont nous ne pouvons qu’être fiers et qui avait besoin de la gestion du Cirque Royal pour soutenir ses activités et notamment les Nuits du Botanique mais c’est aussi un coup de poignard dans la politique culturelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles que nous devons défendre.

· Par ailleurs, la gestion publique de l’offre culturelle a montré jusqu’à présent toutes ses limites, vu le taux d’occupation très peu développé tant du Palais 12 que de la salle de la Madeleine. Ne s’improvise pas acteur culturel qui veut…mais on continue.

· On ne peut que craindre en outre une diminution de la qualité culturelle sur base du flou artistique qui entoure les projets de programmation et notamment l’insistance de la Ville pour développer une « dimension touristique et des affaires », ce qui en dit long sur la volonté d’aider à l’émergence d’une politique purement culturelle. Quel est le projet artistique ? Quel jury indépendant l’a retenu ? Mystère…

 

Pour l’ensemble de ces raisons, il faut dire non à la décision du Collège même si le vote se fera plus que probablement majorité contre opposition.

 

Si tel devait être le cas, nous exigerons une programmation à haute valeur culturelle ajoutée, sans y croire hélas, et nous exigerons également qu’un espace-temps annuel important soit accordé gratuitement au Botanique pour lui permettre de développer ses activités même si, sur base du sentiment de trahison que cette institution ressent, il semble logique qu’elle se tourne vers d’autres « alliés culturels ».

 

En cas de vote positif, nous évaluerons, en tous cas, avec grand intérêt la qualité et le taux de fréquentation du futur Cirque Royal et des autres salles désormais sous domination culturelle publique.